Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En résistance depuis le 6 mai 2007

En résistance depuis le 6 mai 2007
Publicité
En résistance depuis le 6 mai 2007
Archives
16 mai 2007

Ca commence fort...

    L'escapade à Malte ayant réjoui tous ceux qui idolâtrent N. Sarkozy (peut être que dans quelques années, ça énervera, ces vacances de milliardaires reprises dans toute la presse radio, télé, journaux, magazines), et agacés fortement ceux qui le détestent, notre président a commencé à travailler :

C'est tout d'abord la composition de son gouvernement qui est à l'ordre du jour. On assiste là à un festival de rumeurs, démentis, approches, agacements... L'opération "portes ouvertes" en direction de la gauche et du centre est en effet réussie : on ne parle que de ça. On loue le sens politique de Sarkozy, sa volonté d'écoute, et bla, bla, bla...
Je suis persuadé que tout ceci n'est qu'un écran de fumée destiné à masquer les choix, et les nominations plus contestables : pour un B. Kouchner, ou une A. Lauvergeon, on aura droit quand même à Alain Juppé (en seul ministre d'état, n°2 du gouvernement, pour bons services rendus à l'UMP), M. Alliot-Marie, C. Boutin, et peut être même R. Bachelot, sans oublier quand même F. Fillon : bref du neuf avec beaucoup de vieux. Voilà une rupture vraiment tranquille... Tous ces gens là ont occupé des fonctions ministérielles pendant plusieurs années sous les différents gouvernements de Balladur, Juppé, Raffarin ou Villepin. N'oublions pas non plus que B. Kouchner, qui se dit si brimé par le PS, a été ministre durant dix ans sous les différents gouvernements de gauche.

Du coup, on parle moins, beaucoup moins du reste :

Dépêche AFP :

" Laurent Solly, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, a été nommé au sein du groupe Bouygues, a-t-on appris mercredi auprès de la direction, qui n'a pas précisé quel poste il occuperait.

"Il arrive à la holding", a-t-on simplement indiqué.

Selon Le Parisien, M. Solly devrait rejoindre la direction de TF1, propriété du groupe de BTP, ce que la chaîne n'était pas en mesure de confirmer.

Agé de 36 ans, ce diplômé de l'ENA était chef de cabinet de M. Sarkozy jusqu'à son départ du ministère de Intérieur en mars. Il s'est ensuite installé au QG de la rue d'Enghien où il a été directeur adjoint de la campagne."

Et puis on apprend dans l'Express que N. Sarkozy pourrait demander à P. De Carolis, de remplacer les directeurs généraux de France 2 et France 3.

Tout ça, ajouté au triste épisode de l'article censuré du JDD sur Cécilia Sarkozy, m'effraie beaucoup.

En verrouillant les organes d'information de la majorité des français (TF1 , France 2 et France 3, hélas...), le président veut s'assurer une quasi propagande sur ces chaînes. Je crains hélas que les journalistes de ces chaînes ne souffrent beaucoup des coups que vont leur porter inlassablement leurs directions.

Espérons que la presse écrite puisse jouir d'un peu plus de liberté, que les sites d'information sur le Net, les blogs, puissent avoir une audience de plus en plus importante, pour relayer objectivement toute l'information.


Publicité
Publicité
8 mai 2007

Ca y est...

Ca y est, c'est fait : Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République.
Finalement, on se rend compte que la France n'avait aucune envie de véritable changement. Elle retrouvera demain quasiment les mêmes dirigeants que depuis 5 ans. C'est un peu comme si on s'administrait une nouvelle dose d'un médicament qu'on sait inefficace : plutôt étonnant.

L'analyse du vote nous renvoie en pleine figure plusieurs évidences :

La France vieillit, plutôt bien en ce qui concerne sa santé, mais plutôt mal politiquement. Une énorme majorité des plus de 60 ans a voté N. Sarkozy, à plus de 60 %. Cet électorat là c'est du pain béni pour la droite : quelques mesures destinées à les appâter (suppression des droits de succession par exemple) et matraquage en règle avec des valeurs telles qu'immigration, ordre, sécurité : le tour est joué.
C'est dans cet électorat que la gauche a perdu cette élection.

Les campagnes ont massivement voté à droite : les résultats sont éloquents. Dans nombre de départements, on peut voir S. Royal en tête dans les chef lieux et N. Sarkozy sur l'ensemble du département. Une grosse partie de l'électorat rural est souvent âgé et demeure très influencé par les médias (principalement par la télévision et souvent par TF1) : j'ai dans mon entourage des exemples frappants de villages votant à Plus de 65 % pour N. Sarkozy, alors qu'on a jamais vu un acte d'incivilité, un immigré ailleurs que sur un écran de télévision.

Les classes populaires et moyennes ont majoritairement perdu la notion, si importante à mes yeux, de solidarité. Il transparaît de ce vote l'émergence nette d'une certaine forme d'égoïsme. Nombre d'électeurs, n'ayant à priori guère de problèmes essentiels sont persuadés du contraire (sans doute parce qu'ils trouvent qu'ils paient trop d'impôts, et qu'ils ne peuvent pas se payer tout de suite un écran plat, une 2ème voiture, ou la dernière PlayStation à leurs enfants). Les propositions de N. Sarkozy sur les heures supplémentaires leur semblent une solution miracle : inouï !
On a l'impression qu'on empêche les français de travailler. Combien seront-ils, qui vont réellement pouvoir améliorer leur pouvoir d'achat ? Ils n'ont pas encore compris que leur véritable problème, ce n'est pas leur salaire, mais leur désir effréné de consommation...
Comment peut-on en arriver à ce point d'égocentrisme : se replier sur son petit chez soi et ignorer tout des problèmes de nombres de ses concitoyens ?

Les médias sont majoritairement de droite. Malgré les propos de la plupart des journalistes, qui estiment que le rôle qu'ils ont joué a été impartial, il paraît évident que les deux candidats présents au second tour n'ont pas bénéficié du même traitement qualitatif. On a beaucoup parlé d'eux (même si N. Sarkozy bénéficie de ce traitement médiatique depuis maintenant près de 5 ans, contrairement à son adversaire), mais la façon dont on a parlé d'eux a été très différente. Le procès en incompétence instruit à l'encontre de S. Royal (initié malheureusement dans son propre camp, avant que l'UMP ne termine le travail) a été relayé plus que de raison par les médias, certains que cet aspect des choses intéressait plus les français que le fond (programmes, propositions,...). La violence avec laquelle S. Royal a été attaquée, sur des points complètements anodins (l'épisode de la "bravitude" en est un exemple terrible), a été proprement inouïe.
Jamais, ni N. Sarkozy, ni F. Bayrou n'ont eu à subir la moindre mise en cause sur leurs compétences (M. Sarkozy a pourtant montré dans plusieurs entrevues avec la presse qu'il n'était pas bien plus au fait de tous les dossiers que son adversaire).
Les médias les plus importants sont, en France, aux mains d'industriels dont le pouvoir est énorme. M. Sarkozy ne se cache pas d'être le proche, l'ami de beaucoup de ces chefs d'entreprise. Le pouvoir qu'il exerce , par procuration, sur ces entreprises, doit se ressentir forcément au niveau des rédactions.

Les instituts de sondage sont les autres grands vainqueurs, du point de vue financier bien évidemment, de ce scrutin. Jamais on n'a subi autant de sondages que lors de cette élection présidentielle. Ces "baromètres" hebdomadaires, quotidiens (quand mesurera t-on l'opinion des gens heure par heure ?) feraient bien de mesure la pression que ces même sondages exercent sur l'opinion. Les médias (qui sont tout de même les principaux clients des institus de sondage) ont beaucoup débattu, mais jamais tranché sur le rôle joué par les sondages au cours de cette élection. A force de diffuser ce que les instituts appelent des "photographies de l'opinion" (vaste supercherie) et qui ressemblent trop à des résultats d'élection, il est évident que l'opinion est fabriquée, modelée par les sondages : on instille dans l'esprit des gens des hiérarchies, des échelles de valeur, des pourcentages de confiance, qui pour ceux qui ont le moins d'esprit critique, de conscience politique, vont jouer un rôle très important dans leur décision finale.

Alors que faire aujourd'hui ? Le sentiment qui domine chez beaucoup de gens est la tristesse, l'impuissance face à ces vérités, l'impression de gâchis, le dégoût aussi parfois de voir des gens soutenir un candidat pour la seule raison qu'il est donné gagnant et pour récupérer ensuite un poste, une place près du chef,...
Je suis d'autant plus déçu que le clivage est important, net entre ceux qui ont choisi le futur président et les autres, dont je fais partie.

Comme je pense que le danger de la politique proposée par N. Sarkozy reste présent, malgré un discours policé et rassembleur, il est nécessaire de rester vigilant. Les citoyens qui n'ont pas fait confiance au candidat de l'UMP doivent maintenant être mobilisés. Il nous faut étudier, de la manière la plus précise possible, ses paroles, ses décisions, ses actes, même si les informations risquent de ne pas être simples à obtenir. Pour celà, l'Internet et la communauté des blogueurs doit permettre de se tenir informé, sans subir l'intoxication de certains médias.
Il faudra aussi que tout ce qui n'ira pas bien, soit dit, exposé, présenté à tous, et surtout à ceux qui ne disposent pas d'outils de communication et d'information autre que la télévision hertzienne à 5 chaînes (voire un peu plus avec a TNT), qui est à mon avis une source très pauvre d'information.

Nous devons analyser, comprendre, critiquer tout ce qui sera entrepris par le futur gouvernement.
Restons mobilisés, résistons chacun à notre niveau.

Publicité
Publicité
Publicité